Le Transsibérien, avec un grand T, qui n’a jamais rêvé de prendre ce train entre ceux qui ne savent pas ce que c’est et ceux qui ne le savent pas précisément!!!!!!!!!
Le chemin de fer Russe compte en réalité 5 lignes ferroviaires principales, le Transsibérien entre Moscou et Vladivostok (voir la carte dans l’album photo pour les nuls en Géographie(heureusement que j’ai le lonely planet sous les yeux!)) que nous utiliserons que de Nijny Novgorod à Irkutsk sur 4692Km, l’Oural entre Moscou et Iekaterinbourg, le BAM (Baiïkal-Amour), le Transmongolien et le Transmandchourien. Anciennement surnommée « le plus beau joyau de la couronne des tsars », le Transsibérien commencée en 1860 et achevée en 1898, d’une longueur de 9288Km, s’étire sur 7 fuseaux horaires et traverse 984 gares à la vitesse moyenne de 60Km⁄heures pour un voyage de 7 jours. Les chiffres sont aux dimensions de la grande Russie! Le voyage sera t’il à la hauteur de nos rêves??
Il est 5h00 heure de Moscou en gare de Nijny Novorod encore nommé par son ancien nom « Gorkii » sur nos billets, le train arrive en provenance de Moscou pour une halte de 20minutes, nous pressons pour rejoindre notre wagon au bord du quai mal éclairé. La porte s’ouvre, la Provodnitsa (chef de wagon) sort habillée de son uniforme bleutée aux multiples insignes et de sa Chapka, il fait froid, de la fumée sort de nos bouches lorsque nous présentons nos billets et passeport. La provodnitsa déchire légèrement l’hologramme situé en haut à gauche du billet, preuve de son utilisation et nous fait signe d’entrer d’un léger geste de la main. Nous nous faufilons dans le couloir du wagon en laissant une traînée de froid et en cognant à chaque pas les cloisons avec nos sacs! La porte de notre compartiment refuse de s’ouvrir et les autres passagers poussent! Finalement l’homme mal réveillé à l’intérieur nous ouvre (faut dire que l’on avait fait un tel raffut!) et prenons place sur nos lits heureusement déjà faits! Finissons notre nuit tranquillement au rythme des « tantan-tantan » , bruit des boggies du wagon se produisant à chaque jonction de rails. Les contacts sont peu aisés compte tenue que le wagon est compartimenté, je regrette profondément le platzkart, les différents passagers rencontrés lors de nos deux premiers jours ne furent pas très captivants, le militaire allant rejoindre sa base navale à Vladivostok pour combattre la piraterie au golfe d’Aden au large de l’Ethiopie correspondait parfaitement aux préjugés du soviétique froid ne posant pas de questions et aux discussions sans issues! Le paysage est par ailleurs très monotone, alternant entre forêt de bouleaux et clairières d’une planeur déprimante, le tout avec un ciel nuageux. Nous nous contentons de nous reposer, manger les plats préparés par le wagon restaurant et faire des toilettes de chat. Bizarrement, il est agréable de perdre la notion de temps, nous nous surprenons à rêver devant le paysage pendant des heures et ne pas éprouver le besoin d’une occupation diverse tel que l’ordinateur, les livres ou lecteurs MP3. Tout devient simple dans notre bulle chaude qui circule dans un environnement vierge magnifique mais au froid hostile, le wagon nous malmène doucement mais sur la durée avec ses secousses variables en fonction de la vitesse et de la qualités de la voie. Les nuits sont ponctuées de sursauts entre les coups sourds et profonds à chaque arrêt sur les blocs de glaces formés sur les pièces mécaniques mobiles durant les quelques heures de fonctionnement, et les remplissages des réservoirs d’eau par cette petite fourmilière extérieure qui subit le froid intense haletant une épaisse fumée de leur bouche. L’éclairage du vieux poteau est faible et jaunâtre, la scène pourrait être avec une vieille vapeur en 1950 durant l’ère soviétique que je ne serais pas surpris! J’entends presque le coup de sifflet! Le train finit par repartir lors d’annonces interminables et sans intonations par hauts parleurs, les wagons tirent et s’entrechoquent dans un léger fracas, les roues semblent coller aux rails à cause du froid tellement leur crissement est aiguë! La diesel fait son travail et nous emmène à la prochaine gare.
C’est justement à la gare suivante que nous rencontrons Daria, gynécologue dans la région d’Irkutsk. Nous resterons ensemble quasiment jusqu’à la fin. Dania est un personnage adorable, à la fois précieux dans son comportement d’arrivée mais vite adapté aux conditions d’un voyage en train longue durée. Ne parlant pas Russe, la grande majorité du flot de discussion échangés fut avec Yulia! Ce que ça bavarde des nanas bon sang!!!! Elles s’entendent bien et leurs caractères étant faciles, cela aide énormément quand vous êtes enfermés ensemble en permanence! Nous sommes sortis ensemble deux fois, à Iekaterinbourg et Khabarovsk ou la température en pleine journée atteignait -32°C, ca pique mais honnêtement nous nous attendions au pire! Tant mieux!