Nous redescendons progressivement du plateau Tibétain via le col à 4824 Mètres d’altitude et embarquons de Xining dans le train (où nous verrons devant la gare des Chinois s’adonnant à l’un de leur passe-temps favori, la calligraphie avec de l’eau sur le sol!) nous menant plein sud direction Chengdu.
Le Sichuan a par ailleurs beaucoup souffert du tremblement de terre de 2008 avec le chiffre hallucinant de 87000 morts et nombre d’édifices ont été détruits ou gravement endommagés. Les paysages vues du train sont alléchants, nous semblons passer directement de l’hiver à l’été via le printemps en seulement 25 Heures! Le vert reprend ses droits et les vives couleurs des fleurs tapissent la terre jadis gelée! Il est vrai qu’après 3 mois plus ou moins dans la neige, il est incroyablement agréable de retrouver ces choses élémentaires!
Une fois arrivés en la grande gare de Chengdu, la chaleur nous saisit et l’excitation des conducteurs nous confirme que nous sommes bien dans le Sud! Nous rejoignons notre excellente GuestHouse en bordure du quartier Tibétain (décidément!) avant de nous taper une bonne fondue Chinoise (le fameux Hot pot) qui pour moi s’avère dégueulasse (je n’aime pas le mode de cuisson bouilli)!
La nourriture Tibétaine est encore une fois très proche des habitudes alimentaires des Mongols (peuples décidément très très proches!), ce sont des éleveurs et non pas des agriculteurs, leur aliment principal reste la viande même si nous n’avons malheureusement pas eu le temps de goûter une once des spécialités Tibétaines comme le tsampa. Lorsque vous commander un plat de viande au Tibet, il vous amène de quoi nourrir une famille, pour un prix modique mais ce n’est pas très goûteux (bouilli!).
Le lendemain nous embarquons dans un taxi furieux tôt le matin pour rejoindre au plus vite l’attraction principale de la ville, la réserve des pandas géants, la plus fameuse zone de reproduction au monde depuis la destruction partielle des autres réserves du coin à cause du tremblement de terre. Il faut mieux venir à l’ouverture du parc car les pandas mangent le matin et s’adonnent ensuite à leur passe-temps favori, la sieste!
La visite est très conseillée, nous étions quasiment seuls (merci encore une fois la basse saison qui n’as finalement que des avantages!) et avons vu les pandas géants et rouges manger et dormir! Ils sont vraiment vraiment vraiment trop mignons, on comprend mieux pourquoi ils sont la mascotte des Chinois!
L’espèce est classée en sérieux danger surtout lorsque l’on sait que son problème principal est de ne pouvoir tenir une relation sexuelle plus de 20 Secondes! La reproduction captive se fait donc in-vitro et son manque d’appétit sexuel pourrait être compensé par le Viagra!
En ce qui concerne son appétit alimentaire alors là, pas de soucis, il engloutit 20Kg de bambou en moyenne car la teneur en vitamines et éléments essentiels est dérisoire par rapport à la teneur en fibre. Sauf que voilà, la nature est bien faite et ce cousin des ours a été confronté à un moment de son évolution par un dilemme décisif, soit continuer à manger de la viande de plus en plus rare et s’éteindre, soit muter et manger du bambou, certes non calorifique mais disponible en énorme quantité! Un panda géant n’est ni plus ni moins qu’un ours ayant muté par nécessité il y a de cela bien longtemps!
Sur le chemin du retour vers le temple principal de la ville, une dame nous offre spontanément un CD-Rom qui s’avérera une sorte de publicité pour une secte locale! Heureusement que nous n’avons pas écouté le bonhomme de Xining afin d’apprendre le Chinois, nous serions peut-être en ce moment même rasés, vêtus de jaune à réciter des prières stupides et flamber notre budget de tour du monde pour payer la Porshe du Gourou!
Nous quittons Chengdu qui est par ailleurs très agréable pour Leshan car la plupart des sites Unesco aux alentours sont endommagés par le tremblement de terre de 2008.
Leshan? Tout le monde connaît plus ou moins. La petite cité jouit d’un fabuleux trésor économique, le grand bouddha! Et quel bouddha! Simplement le plus grand du monde avec ses 71 mètres de haut sur 28 de large! Autant dire qu’il impose! Cela fait près de 1300 ans qu’il résiste à l’érosion grâce a un ingénieux système d’évacuation des eaux, la pollution actuelle par contre, favorise l’imprégnation de la roche et forme ces taches noirâtres, notamment sur son nez.
Le jardin à l’arrière avec sa grande pagode est terriblement agréable, faisant penser à une jungle semi-tropicale aux multiples senteurs. Nous retournons au centre ville où nous avons laissé avec culot nos sacs à un Dico’s, sorte de KFC local. Nous reprenons un bus vers Emei Shan (2 heures de trajet), encore une montagne sacrée pour attraper le train nous emmenant à Kunming dans le mythique Yunnan.