Eurasie 2010 : Luang Prabang

Arrivé à Luang Prabang, nous choisissons une ruelle au hasard afin d’y trouver un Guest-House qui n’est surtout pas dans le LonelyPanet! Tout le monde possède ce bouquin et tout le monde veut faire une bonne affaire en allant dans les hôtels recommandés!

D’après notre expérience, dés qu’un hébergement est recommandé dans le Lonely Planet, sa fréquentation explose, la négociation reste difficile, l’accueil et la qualité générale se dégradent dangereusement! Contentez-vous de repérer la zone où les Guest Houses sont les plus nombreuses et visitez en quelques-uns en choisissant celui qui vous satisfait le plus.
Nous sommes donc tombés sur une très belle chambre (Luang Prabang semble dotée de bons hébergements de toute façon), entièrement décorée de bois, avec salle de bain, climatisation (nécessaire, car c’est le sauna 24H⁄24!) et télévision avec TV5!! Tout cela pour 90000Kips soit environ 9€.
Juste à côté et chaque soir un très joli marché artisanale envahi la rue principale traversant de part en part la petite ville. Le pays ne compte que 6,5 millions d’habitants! Il est amusant de voir flotter le drapeau communiste rouge avec le marteau et la faucille à côté de la description du bâtiment en Français! Nous sommes en ancienne Indochine. Certains vestiges subsistent dont de superbes maisons coloniales, des Citroens, des plantations de Café et certaines infrastructures.
Nous mangeons le soir-même avec Rieno et Annick de Bruges en Belgique. Nous avons fait la croisière ensemble et à peine débarqués, ils se sont tout de suite jetés sur le premier restaurant belge du coin afin d’y déguster les «Belgium fries» avec une bière Duvel! Nous passerons une formidable soirée en leur compagnie, tous deux sont gardiens de prisons et espérons honorer leur invitation au pays dès notre retour!
Luang Prabang était l’ancienne capitale royale avant d’être démise et sévèrement cadrée militairement après la révolution communiste. Après l’ouverture du tourisme, Luang Prabang retrouve sa splendeur mais un gros travail de restauration est encore à accomplir. Une débauche de temples avec les bonzes couleur safran associés ponctuent les petits quartiers résidentiels. Cette cité est très agréable du fait que ses bâtiments ne dépassent pas 3 voire 4 étages, l’illusion villageoise est saisissante! Les temples ne sont pas aussi tape à l’oeil que l’art Thaï mais l’oeil averti y trouvera son bonheur, notamment dans le temple central, heureusement protégé par une coopération Française.
Devant les tables des vendeurs de billets de loterie, nous rencontrons un curieux personnage Lao parlant un peu Français, ayant fait ses études en Union Soviétique (à Odessa, en Ukraine actuelle) après avoir vécu l’Indochine Française. A ma question «Comment était-ce sous le protectorat Français?», la réponse semble formaté à «parfait!», mais pour ce qui est de critiquer d’autres pays comme les USA, pas de soucis! Je pense (et j’ai eu le même genre d’impression avec Da de Paksé) que faire des critiques directes n’est pas correcte dans la culture Laotienne, lorsque c’est moi qui titille, la tête se baisse, le regard se détourne et on change vite de conversation! Bon, il est dommage que l’on ne puisse pas parler librement de cette époque, surtout que cela me passionne et que je pense supporter les critiques! Tant pis!
Après avoir visité les temples majeurs de la petite ville, nous nous fendons pour une petite excursion vers les grottes de Pak Ou. J’ai absolument voulu venir en cet endroit car j’avait vu un passionnant reportage il y a de cela quelques années. Tout cela a bien changé, les milliers de statues du bouddha semblent bien avoir disparues en tant que souvenirs pour nombre de touristes indélicats. Il est bien plus décevant de voir que rien n’est fait pour enrayer cette tendance malgré le prix élevé du billet d’entrée pour payer les 5 employés qui ne font rien à l’entrée… Par ailleurs, l’entretien est inexistant! Bref par rapport au prix du transport, l’excursion présente un intérêt plus que limité, c’est dommage d’autant qu’il y a du potentiel.
Le gros bouddha à l’entrée de la seconde grotte est rattaché à une légende assez…spéciale! Il y aurait bien longtemps ce moine fut terriblement beau, à tel point qu’il ne pouvait s’isoler pour méditer sans que de jeunes femmes l’harcèlent. Il priât donc le bouddha pour que cette situation cesse; son voeu fut exaucé car il a hérité d’un gros ventre le rendant laid et le libérant ainsi pour se concentrer correctement!
« de 4 »
En rentrant, nous admirons les jeunes et belles Laotiennes magnant avec grâce leur scooter tout en tenant leurs ombrelles afin de se protéger du soleil! Nous avons également la grande chance d’assister à une cérémonie du tambour par les moines. Chaque monastère à heure fixe, rivalise en émettant le plus gros son de tambour!
Pour finir, nous nous sommes levés à l’aube pour assister à la cérémonie de l’aumône aux bonzes. Depuis la nuit des temps les bonzes sortent des monastères vers 5heures du matin afin de sillonner la ville et recueillir à l’aide de leur «panier», les offrandes (riz, rasoir, etc…) des habitants pour leur permettre de vivre. Les hommes peuvent rester debout mais les femmes s’agenouilles, tous mettent directement dans le «panier». A savoir qu’il est totalement défendu à une femme de toucher un moine, celui-ci perdrait ainsi tous ses mérites bouddhiques accumulés depuis son engagement. Malheureusement, cette cérémonie est en danger du fait que certains touristes se montrent quelques peu indélicats comme si il s’agissait d’un spectacle. Nous ne sommes pas bouddhistes, pourquoi essayer de prendre part à une philosophie qui nous échappe complètement?! Comme le dit si bien le routard, c’est comme si un musulman se mettait debout sur l’autel d’une église en faisant une homélie à se façon! Inimaginable! Contentons-nous de rester discret et à l’écart, notre présence n’est que tolérée!
Nous rejoignons notre bus pour Vientiane en passant par le sympathique marché du matin.