Premier bus-couchette depuis le Chine, le concept est agréable car nous sommes deux par couchettes, souci certain pour ceux qui voyagent seuls, obligés de passer la nuit serré avec un inconnu!
Nous étions ravis car pensions passer une excellente nuit, malheureusement, ce fut tout le contraire! Les chauffeurs ayant un objectif d’horaires précis, ils roulent comme des dingues! Ceux de l’arrière volent comme des crêpes et nous qui étions au milieu ne cessions de nous retourner comme des saucisses à chaque virage! Infernal! Comme d’habitude c’est toujours lorsqu’on dort le mieux que nous arrivons à destination! La tête dans le gaz, nous manquons de nous faire arnaquer à 6 heures du matin par un tuk-tuk qui se proposait de nous emmener à notre hostel situé à quelques centaines de mètres!
La chambre est plaisante, nous y stagnerons d’ailleurs une journée entière! Quel luxe de commander à manger et rester dans notre chambre avec l’air con (l’air conditionné!), on y oublie tous nos principes écologiques! Paksé est une base idéale pour explorer le plateau des Bolovens, région située à environ 700Mètres d’altitude très généreusement arrosée et donc très fertile où les Français y ont implanté la culture du café. Très largement bombardé par les Américains lors d’une opération sécrète (pensez donc, 40000tonnes de bombes, cela passe inaperçu pour eux!) pour y repousser les communistes, la zone est encore dangereuse de nos jours. La région compte néanmoins une multitude de villages des différentes ethnies reconnaissables à l’architecture des maisons. Nous aurons la chance de tomber sur des tisserands qui font leur travail sur de vieux métiers manuels qui doivent dater de Mathusalem! Nous rencontreront également une femme fumant (du tabac?) dans une pipe en bambou et deux autres en tenues traditionnelles, sortie à l’occasion de notre passage…touristique! Dans les quelques villages que nous croiserons, les enfants ne savaient dire que «Pi!» signifiant «pièce!». Nous sommes loin des explorateurs! Le plateau des Bolovens doit son succès touristique surtout grâce aux magnifiques cascades d’eau douce qui dévalent vers la vallée. La plus grande étant Tad Fan avec ses 120mètres de haut! Durant la journée, nous avons subi deux averses d’une quarantaine de minutes dignes de la mousson : incroyable! Nous visiterons également un petit marché local qui vend rats, oiseaux, grenouilles, serpents, anguilles, lézard, et autres petites bébêtes que les Laotiens mangent sans soucis! Nous ferons la connaissance d’Eoin, charmant Irlandais souriant tout le temps, il fait de gros efforts pour me comprendre parler Franglais mais nous arrivons à avoir de longues conversations, c’est un vrai bonheur! Nous le retrouverons, lui et son amie Sud-Africaine, au Wat Phou à Champassak et à Angkor. Nous ferons d’ailleurs une dégustation de café qui nous aura tous rendus malades! Il ont pas dû laisser bouillir l’eau assez longtemps, encore une chance que nous n’ayons pas attrapé d’amibes…
Nous ferons une excursions vers le Wat Phou Champasak, les ruines du temple pré-Angkorien dont les vieilles pierres rendent quelque peu indifférente Yulia mais qui constitue un excellent préambule à la visite d’Angkor. Ce temple fut construit bien avant Angkor, une route de 100Km le reliait d’ailleurs à la nouvelle cité. La restauration commence à se faire et il était temps car ça s’écroule de partout! L’argent manque et pourtant il en faut un sacré paquet! 1 million de Dollars rien que pour les bassins sont estimés nécessaires, mais chaque année les archéologues trouvent de nouvelles pièces, le potentiel est prometteur.
Au retour, nous cherchons une connection Wifi et portons notre dévolu au Paksé Hotel, chic et très bien tenu par un Français, nous y rencontrons tout notamment Da, adorable Laotien revenu au pays depuis peu après près de 30 ans en France. Nous partons le lendemain en tuk tuk vers la station du bus afin de rejoindre les 4000 îles à l’extrême sud du pays.