Nous voici revenus à Hanoï après 3 jours de sérénité totale sur la baie d’Halong! Nous sommes si cool que l’on répond avec humour aux moto-taxis insistants!
C’est une nouvelle ère de tourisme, nous ne voyageons plus du tout comme il y a 50 ans. Auparavant, les infrastructures transformaient les voyages en aventure, mais la rencontre était continuelle, les locaux étaient farouches! Désormais, il est toujours possible de trouver certains endroits préservés, mais la plupart des zones sont désormais développées et l’appât facile du gain transforme le voyage en méfiance et de techniques pour repousser les locaux les plus insistants!
Pour autant, ce fut notre seule après-midi sympathique à Hanoï, nous sommes très perméables au chaos de ces villes.
Le lendemain, nous avons réservé une excursion (on manquait de temps pour y aller par nous-même) à la «Baie d’Halong terrestre» de Tam Coc dans le district de Ninh Binh auprès du Sinh Cafe qui a des centaines de fausses copies partout dans la ville et même pour voisins directs. Tout se falsifie sans complexes au Vietnam et le gouvernement ne fait rien (contrairement à la Chine); il existe ainsi de petites usines de conditionnement de bouteille d’eau pour les touristes mais remplies avec de l’eau du robinet, je vous laisse imaginer les risques. Une part non négligeable de taxis (déjà qu’ils ne rendent que rarement le compte exact au premier coup) circulent avec des compteurs grossièrement trafiqués et qui tournent 4 fois plus vite à la demande, nous en avons même vu un le trafiquer en plein jour et centre ville… Comment peut-on avoir confiance, comment être détendu alors qu’il faut être constamment sur ces gardes pour tout et n’importe quoi. On en vient à ce que même si une personne honnête vous aborde, on se met à chercher où est l’arnaque et à être presque agressif…
Bref ce n’est pas cela le voyage, il faut que cela soit plaisant et il faut s’ouvrir aux autres. Au Vietnam nous faisons quasiment tout par agence et lorsqu’on est en dehors des circuits, on ressent vraiment l’envie de partir au plus vite tellement c’est pénible d’être si sauvagement sollicités… C’est très dommage de souhaiter cela en un si beau pays qui a tant souffert… On prend cela comme une entrevue de l’Inde!
3 heures de routes séparent Hanoï de Tam Coc, nous ferons l’aller-retour dans la journée. Nous rencontrons deux amis Brésiliens Ciro et Sergio, l’un de Rio de Janeiro et l’autre qui alterne entre Paris et Brésil…pour la bonne saison! Nous parlerons tellement que certains dans le bus se plaignent de ne pas pouvoir dormir, ben il y a l’hôtel pour ça, mon garçon!
Après avoir visité deux jolis temples presque identiques pour tuer le temps, on nous embarque par deux sur des petites embarcations afin de filer en deux heures au milieu des pics karstiques et des rizières et en se faufilant dans les grottes. Nous devons avoir des bonnes têtes de dépensiers car une seconde femme embarque avec nous avec une grosse caisse avec des broderies, on ne pourra même pas être tranquille ici…
Les paysages sont magnifiques, en changeant de vallées via les grottes, l’eau est si claire que l’on a envie de la boire, les plantes aquatiques sont celles de mon ancien aquarium!
Les femmes rament, il fait chaud, nous leurs donnons deux de nos bouteilles d’eau qu’elles descendent d’un trait tout en essayant d’établir une conversation qui n’est pas innocente, cela aboutira sur du commercial. C’est, malgré tout, sympa, on essaye de ne pas y penser et de faire le touriste idiot. Au bout de 1 heure de navigation, nous arrivons à la dernière grotte, c’est le point de retour où attendent une multitude de commerçants ambulants sur embarcations vendant de tout et n’importe quoi mais surtout des boissons.
La technique est bien rodé, on refuse une première fois mais la vendeuse nous fait signe que nos rameuses ont soif, allez, pour ce que cela nous coûte, on peut bien leur offrir deux canettes…
Environ à la moitié du chemin du retour, la seconde femme s’arrête de ramer et commence à ouvrir la grosse malle, c’est parti, il va falloir se battre pour qu’elle nous lâche…
Elle nous montre tout d’abord un carnet photo où l’on voit son domicile avec ses enfants moyennement convaincus eux-même de faire croire que cette nappe made in China étalée devant eux est brodée par leurs soins. Peu importe, elle déballe tout et essaye de nous vendre n’importe quoi: napperons, tee-shirt, nappes, etc…ON A PAS DE MAISON tu arrives à comprendre?!!!!!!
Arrivés au quai, on ralentit et toutes deux nous réclament «pourboire, pourboire pour mes enfants», ben voyons, malgré tout cela nous étions effectivement prêts à en donner un, mais seulement si elles ne le réclamaient pas, ben c’est toujours cela d’économisé pour nous… Si je devais réclamer un pourboire à chaque chantier de mon ancien job, je me serais vite fait rembarrer, c’est ton travail et tu es payé pour cela, apparemment assez pour ne pas trimer dans les rizières…
Au débarquement du groupe, on voit les mêmes caisses retirées de chaque embarcation («fait par mes enfants», mon œil, toutes sont assez malhonnêtes pour le faire croire) pour y être réunies dans un local, c’est du commerce organisé, très loin de l’artisanat…
Nous retournons (malheureusement!) à Hanoï pour y dénicher deux tickets de trains vers Sapa située au Nord du pays. Tout est plein, heureusement que Pumpkin Travel garde jalousement quelques places dans leur wagon privé pour le revendre un peu plus cher (55USD à deux…).
Au moment de partir, nous nous rendons à l’agence pour y retirer nos tickets qui ne sont que des papiers internes et nous fait croire qu’une navette vient nous chercher, il s’agit ni plus ni moins d’un taxi, on aurait été capable de le prendre nous-même!
Vu que l’agent nous avait dit que la navette coûtait environ 40000 Dongs, le taxiste une fois arrivé à la gare, a essayer de nous faire payer cette somme au lieu de celle affichée sur le compteur afin de garder la différence, ben alors là, tu peux te gratter!
Devant le Chaos de la gare, un homme se jette sur nous pour nous arracher nos tickets et nous en donner les originaux, curieuse organisation et méthode, on a failli appeler les flics! Le quai Numéro 6 n’existe pas sur les panneaux et l’intérieur de la gare ressemble à une zone de triage ferroviaire en France, les quais n’existent pas vraiment et on marche sur les rails pour circuler, c’est vraiment en retard! Tout ceci réunis depuis des jours et Yulia craque en plein milieu de la gare, il faut dire que c’est difficile de rester calmes, gentils et honnêtes nous-mêmes avec tout cela! Heureusement, le wagon est confortable pour se reposer un peu. Demain c’est Sapa…